le parcours de Muigni Baraka

-Vous l'avez peut être déjà entendue. La voix célèbre de Said Omar Abdillah, connu sous le pseudonyme de Muigni BARAKA, le premier philosophe comorien. Celui que le professeur Abdourahim Said Bakar qualifie de "philosophe à l'étoffe d'Aristote" ou "d'un Socrate", de par son érudition et son approche de la vie.
Aujourd'hui, parler de ce personnage hors de commun , c'est faire un peu avec modestie et simplicité un devoir de mémoire, mais aussi de témoigner un attachement à son égard.
Muigni BARAKA est né Zanzibar en 1918. Il perd son père Abdallah Bin Ahmed, en 1923 et puis sa mère, Hadidja Wa Muigni, deux ans après.

 Il fut donc élevé par AL-Cheikh Abdel Fatah Ben Ahmed qui lui confie à Chiekh Soulaimane ben Mohamed Alaoui. Celui-ci lui enseigna la rhétorique, la jurisprudence, la philosophie et la logique. Apres des études brillantes au lycée de Zanzibar, il se spécialisa en Biologie, à l'Université de Makarere (Ouganda).

 Théologien de formation, Muigni Baraka consacra, dès 1944 au début des années 50, beaucoup de son temps à son éducation religieuse qu'il suivait à l'Ecole Normale de Zanzibar. Ambitieux et soucieux d'apprendre la langue de Shakespeare, il partit en Angleterre où il fit des études linguistiques et juridiques à London Univesity avant de poursuivre des études de philosophie à Oxford .Il soutint une thèse de Doctorat d'Etat, en 1963, intitulée « The Concept of felicity in islamic medieval philosophy » . Pour apprendre la langue française, Muigni Baraka avait effectué un bref passage à l'université de Sorbonne (Paris).
Après ce parcours scolaire très riche, Muigni Baraka, rentra aux Comores, pays de ses ancêtres en 1968.

 Son combat principal était de vouloir éduquer les jeunes. Des son arrivée, il se proposa à enseigner la langue arabe et la civilisation orientale au lycée Said Mohamed Cheikh. Il est devenu l'un des « chouchous » des élèves du lycée de la capitale.
Parallèlement il donna des cours d'éducation Islamique à l'école coranique Al-Ribatu de Moroni.
Son combat principal était de vouloir éduquer les jeunes, ce qui ne lui empêcha pas d'occuper des fonctions étatiques et diplomatiques importantes. En 1975 il fut nommé conseiller technique du président Ahmed Abdallah, puis Ambassadeur itinérant auprès des pays Arabes, à l'arrivée au pouvoir du président Ali Soilihi. Il fut partie de la délégation comorienne de l'adhésion du tout nouvel Etat indépendant aux Nations Unies. Cette période lui avait permis de hisser au rang des diplomates de carrière.

 Il était aussi représentant dans différents organismes internationaux, notamment La Ligue Islamique Mondiale (LIM). Mais, pendant la dernière période de sa vie, il se consacre uniquement à la diffusion de l'Islam, notamment dans la dimension scientifique et moderne.
Les jeunes comoriens découvrent aujourd'hui que les questions de biologie et de physique qui intéressent le monde actuellement ont été évoquées voire expliquées dans ses émissions de radios: « L'UNIVERS (WU SILAMOU NO WOULANGA) »

 Ismael Ibouroi, professeur de philosophie et directeur d'une école privée portant le nom de Muigni baraka, avait écrit, dans les colonnes de l'hebdomadaire comorien AL-WATWA, le 15 mars 1988, que: « Cet homme de verbe multiple et incandescent qui faisait appel aux ressources de toutes les langues pour illuminer ses idées afin de ne jamais trahir la vérité a l'art de convaincre sans agression ». très proche de lui intellectuellement , il lui qualifiait d'un intellectuel à la singularité universelle" et "fonctionnaire de l'humanité".
Parler de cette figure emblématique ce n'est rien d'autre qu'une une façon de montrer la hantise d'une génération toute entière. C'est aussi un moyen de montrer qu'il est indélébile, et que là ou il repose en paix où il rejoint ses pères Aristote et Al Ghazali, il est toujours dans nos pensées.


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